Face aux comportements actuels de certains membres qui semblent s’éloigner des valeurs fondamentales de la foi chrétienne et de la tradition doctrinale de l’EPC, la question de la pertinence de la morale et de l’éthique chrétienne dans l’Eglise Presbytérienne Camerounaise (EPC) soulève des enjeux particulièrement importants et profonds, même si cette réalité n’est pas perceptible par tous. Pour un meilleur éclairage sur cette question, il est essentiel de définir d’abord s’interroger sur ce que recouvrent la morale et l’éthique chrétienne, puis d’analyser leur place dans le contexte actuel de l’EPC, en particulier face à des actes de plus en plus rétrogrades et destructeurs de certains de ses membres.
Qu’est-ce que la morale chrétienne, à quoi renvoie-t-elle ?
La morale chrétienne renvoie globalement à l’ensemble des valeurs, principes et comportements qui découlent de l’enseignement de Jésus-Christ, de la Bible et de la tradition chrétienne. C’est la morale chrétienne qui guide le comportement des chrétiens en leur proposant d’aimer leur prochain, de pratiquer la justice, la miséricorde, la vérité et la piété. Il faut citer parmi ces valeurs, principes et comportements :
- L’humilité et le service : Dans Marc 10 : 45, Jésus dit « Le Fils de l’homme est venu, non pour être servi, mais pour servir »
Ce logion de Jésus met en lumière un paradoxe profond : celui du service désintéressé. Jésus, en tant que Messie, aurait pu revendiquer le pouvoir, la gloire et le statut, mais il a choisi de se faire serviteur. Son modèle est celui de l’humilité et de l’amour désintéressé, où le service n’est pas motivé par un intérêt personnel ou une recherche de reconnaissance, mais par un amour profond pour l’humanité.
Ce paradoxe souligne que le véritable service ne doit pas être une stratégie pour obtenir des avantages personnels, mais une expression authentique d’amour et de sacrifice. Jésus incarne cette idée en donnant sa vie sans attendre de contrepartie, illustrant que le service véritable s’efface derrière le souci du bien d’autrui.
- L’intégrité et la vérité: Il est dit dans Proverbes 12 : 22 que « Les lèvres fausses sont en horreur à l’Éternel, mais ceux qui agissent avec vérité lui sont agréables »
Ce verset met une opposition claire entre l’intégrité et la vérité d’un côté, et le mensonge de l’autre.
Ce qui plaît à Dieu, c’est la sincérité, l’honnêteté et la fidélité. Ceux qui vivent selon la vérité et agissent avec intégrité établissent une relation authentique avec Lui, car ils reflètent sa nature de lumière et de vérité. Leur comportement inspire confiance et démontre une vie cohérente avec ses valeurs divines.
En revanche, les lèvres fausses, qui propagent le mensonge ou la duplicité, sont en horreur à Dieu. Le mensonge (symbole de duplicité, et rejeté par Dieu) déshonore la vérité, détruit la confiance et sape la justice. Il représente l’opposé de la fidélité, qui est essentielle dans la relation avec Dieu et avec les autres.
Que dire de l’éthique chrétienne ?
L’éthique chrétienne peut être considérée comme l’application pratique de la morale chrétienne dans des situations concrètes, en tenant compte des contextes sociaux, économiques et culturels. Elle implique une réflexion sur comment vivre selon les principes bibliques dans une société en constante évolution.
Quelles sont les différences entre l’éthique et la morale :
- La morale est souvent plus générale et normative.
- L’éthique concerne la prise de décisions concrètes et la conduite face à des dilemmes moraux.
Comme exemples d’éthique chrétienne, on trouve
- La gestion des conflits avec charité et pardon (voir Matthieu 18 : 21-22).
- La lutte contre l’injustice et la corruption (Isaïe 1 : 17).
- La solidarité avec les démunis (Jacques 1 :27).
La dégradation des comportements dans l’EPC et la perte de la place de la morale et de l’éthique chrétienne en son sein.
Analyse des actes rétrogrades :
Les comportements tels que la haine, la conspiration, les mensonges, la diabolisation, la publication de fausses informations sur les réseaux sociaux, etc., constituent une rupture flagrante avec les principes bibliques. Prenons des exemples bibliques précis :
- Judas Iscariot a trahi Jésus par haine et jalousie (Matthieu 26 :14-16). Son exemple est suivi par plusieurs aujourd’hui dans l’EPC.
- La conspiration, les intrigues et calomnies sont condamnées par la Bible (Proverbes 10 :18 : Celui qui cache la haine profère des mensonges, et celui qui répand la calomnie est un fou.).
- La diffamation et les publications mensongères (sport favori de plusieurs dans l’EPC) en vue de diaboliser son prochain vont à l’encontre du commandement de ne pas porter de faux témoignage (Exode 20 :16). De plus en plus, certains déversent des propos haineux et mensongers sur leur frère ou sœur en Christ de l’EPC, sans l’avoir jamais rencontré ni échangé avec lui ou elle. La diffamation par procuration est devenu une règle dans l’EPC.
Autres comportements négatifs, véritables plaies dans l’EPC :
- La corruption et le favoritisme (Proverbes 17 :23).
- La jalousie et l’envie (Galates 5 :19-21).
Ces actes et comportements témoignent d’un éloignement des valeurs chrétiennes fondamentales, remettant en question la crédibilité de l’Église et la place de la morale et de l’éthique dans la vie des chrétiens. Ce sont des actes qui détruisent l’EPC à petit feu.
La morale et l’éthique chrétienne restent pourtant fondamentales pour une vie chrétienne authentique et crédible. Leur perte nuit à la mission de l’Église, alimentant divisions, haine, et comportements contraires à l’Évangile.
Cependant, leur redécouverte et leur mise en pratique sincère par la majorité de ses membres peuvent permettre à l’EPC de retrouver ses lettres de noblesse, en incarnant véritablement l’amour du Christ, la justice et la vérité. Il faut une promotion nouvelle de la vérité et de la transparence au sein de l’EPC, une lutte sans merci contre la corruption et le mensonge.