Après deux années (2006 – 2008) de travail intense sur LES TEXTES ET LES REFERENCES DES VERSIONS BULU ET BASSA DE LA CONSTITUTION DE L’EGLISE PRESBYTERIENNE CAMEROUNAISE, j’ai par lettre N° 034/AG/EPC/09, soumis à l’attention de la 52e Assemblée Générale de l’EPC, ce manuel jalonné de questions et problématiques « théologiques » qui ont surgi des profondeurs des problèmes de traductions de la Constitution de l’EPC. Le document, référé au Comité Foi et Constitution qui l’a bien réceptionné, reste en attente d’un avis de l’Eglise.
Des problématiques théologiques au cœur des traductions en nos langues, de la Confession de foi presbytérienne
Créé ou institué, qu’est le mariage ?
- « a nga té môt, ngale ba nnôm » Metiñ me Kirke Chap. 4. II page 10,
- « a hek ki mut i ôngba yé, nwaa ni nlôm » Matiñ ma Ntôñ Chap. 4. II page 17
A la lumière des Ecritures et des textes de Westminster qui affirment, « Il créa un homme et une femme », nos traductions constituent une "déviation doctrinale", une « hérésie » -
Entre Dieu et l’homme, qu’a créé le péché : distance ou séparation ?
- « Nté kandan zañe Zambe ba jôm é nga téban ô ne aval ayap..… »Metiñ me Kirke Chap. 7. I page 14,
- « Mbagla i yé ipôla Nyambe ni héga yé i yé keñi ngandak… » Matiñ ma Ntôñ Chap. 7. I, page 20
Les mots choisis dans nos versions laissent croire qu’il s’agit de séparation, alors que les textes de Westminster parlent de « La distance entre Dieu et la créature est si grande »
Telles sont, quelques problématiques parmi tant d’autres, posées par nos traductions de la Confession de foi de Westminster en langues Bulu et Bassa, des problématiques sur lesquelles j’ai voulu attirer l’attention de l’EPC il y a onze (11) ans !
Il y a donc lieu de constater que, notre praxis évangélique ne s’est en aucun moment depuis l’indépendance de l’EPC en 1957, préoccupée des conséquences à moyen et/ou à long terme, des effets de ces erreurs infiltrées dans la transcription en nos langues, de la Confession de Foi de Westminster, la confession de foi presbytérienne.
De la nécessité, pas seulement d’avoir une confession de foi, mais d’avoir des pasteurs qui la connaisse à fond
L’histoire du protestantisme révèle qu’une grande partie du conflit qui opposa les pères spirituels de la Réforme à l’Église catholique romaine était due aux enseignements erronés dispensés par celle-ci. Pour les pères de l’Eglise, fidèles à la vérité révélée, il s’était avéré indispensable, pour la bonne croissance spirituelle des chrétiens réformés, de formuler leur foi et leur doctrine clairement et de manière concise.
Aussi, pour rendre la prédication de l’Évangile claire et pure, les Églises ont rédigé des credo ou des confessions de foi. Ces textes sont des expressions soigneusement formulées de la foi biblique et chrétienne. Il existe de bonnes raisons non seulement d’avoir des confessions, mais de les connaître également à fond, notamment celles auxquelles souscrivent les Églises réformées et presbytériennes. Car, l’Église ne peut accomplir sa mission de témoin du Christ à moins que son témoignage soit clair. La vérité doit être formulée de manière précise. Par conséquent, les pasteurs sont tenus à confesser fermement la bonne confession de la foi et à conserver intact le dépôt qui leur a été confié. Tous ceux qui exercent une charge au sein de l’Église, soit comme pasteurs, soit comme anciens ou diacres, doivent obligatoirement souscrire à ces textes après les avoir soigneusement et honnêtement étudiés.
Le livre de la confession de la foi de l’EPC, une locomotive sans conducteur
La difficulté d’intendance évangélique actuelle de l’EPC repose sur le fait que bien qu’en possession d’un livre de confession de foi (MMEMANE MBUNAN, KAAT PAHAL HEMLE), la majorité écrasante de ses pasteurs soit l’ignore, soit la rejette au profit d’un syncrétisme qu’ils font des bribes de confessions d’autres Eglises réformées, et même de celles de certaines Eglises réveillées !
Il n’est pas alors étonnant qu’une grande confusion et des batailles terribles de leadership pour « les postes de pouvoir au sommet de l’EPC » restent l’actualité année après année, les prétendants étant aux antipodes des prescriptions d’un système confessionnel auquel ils ont souscrit mais dont ils ne connaissent rien ! Un peu comme un candidat qui doit piloter un avion, alors qu’il n’a véritablement qu’un permis pour tracteur !
Et pourtant, le livre de confession de la foi est la source de laquelle jaillit les précieuses indications spirituelles sur comment structurer l’Eglise et comment en organiser le fonctionnement. C’EST LA FOI QUI DONNE NAISSANCE AUX STRUCTURES QUI DOIVENT L’ENCADRER. NON L’INVERSE ! Sans maitrise et sans vécu de cette confession de la foi, l’EPC pourra-t-elle garder le cap de son action évangélique ?
Commentaires
Voilà une contribution déterminante pour sauver l'EPC de la ruine à l'édification de laquelle nous sommes témoins, tous autant que nous sommes. Mais alors quelle suite...?
A côté de cela il faut enseigner. Il faut enseigner à tous, y compris aux pasteurs
Il faut nécessairement revenir à ces prolégomènes pour asseoir définitivement la base de la foi presbytérienne.
Merci Pasto si on pouvait vraiment prendre conscience