Mon propos dans les lignes et pages qui vont se succéder vise à retenir l'attention de chaque membre de l'EPC (l'Eglise Presbytérienne Camerounaise) notre Eglise, pour une prise de conscience collective et décisive sur sa situation. Notre Eglise décline. Qu'est - ce qui fait problème? J'ouvre ma réflexion à tous. Je souhaite que cela soit utile...
Qu’est-ce qui fait véritablement problème dans l’EPC ?
Au Cameroun, en France et ailleurs dans le monde, les participants à la vie de l’Eglise Presbytérienne Camerounaise partagent tous un seul et même constat : « L’EPC n’est plus l’EPC ! ». Le sentiment d’être en présence d’une autre Eglise que celle connue dans les premiers pas de la vie chrétienne est celui qui anime plus d’un membre ou sympathisant de notre Eglise. Les témoignages des uns et des autres, ici et là, sont de véritables réquisitoires contre les pasteurs et les différents officiers des juridictions.Des réquisitoires qui ne sont pas fait de manière chrétienne mais, plutôt de façon particulièrement médiatique et compétitive, leurs auteurs semblant plus vouloir frapper les esprits et attirer l’attention sur eux, que rechercher des contributions pour une prise de conscience et une prise en compte de la situation.
Dans le monde médical, il est de notoriété que la détermination la plus rapprochée qu’il soit de la cause d’une maladie ouvre des perspectives pour un traitement approprié. Autrement dit, cause inconnue d’une maladie égale traitement réussi impossible du patient. Ce ne sont pas des commentaires et/ou des conjectures sur l’état de santé d’un patient qui lui apporte la guérison. En présence d’un patient, la première chose à faire est de découvrir la cause réelle de sa maladie.
En ce qui concerne le patient dénommé EPC, la difficulté d’un diagnostic fiable provient du fait aujourd’hui que chacun de ses membres, pasteur, ancien d’Eglise, diacre, chrétien, est devenu « Docteur d’Eglise». On se retrouve ainsi devant un « bourdonnement de diagnostics » dont malheureusement, la pertinence des uns et des autres ne constitue que des éléments qui réduisent l’image de l’EPC, et dénaturent davantage notre Eglise. Il est certes vrai que le phénomène biblique et ecclésiastique se révèle plus que jamais comme un territoire théologique où toute personne qui réfléchit et pense ses convictions chrétiennes, fait déjà œuvre de théologien. Il n’en demeure pas moins que la spécialisation n’est pas la discipline dont l’Eglise serait exemptée, encore moins l’EPC.
La foi est un don de Dieu. Oui. Ce don est unique. Oui. Mais il n’y a pas de standardisation de la foi au niveau du sujet receveur. La classification des services dérivés de la foi que présente l’apôtre Paul dans Ephésiens 4 : 11 – 13 refuse une déclinaison uniforme du don de Dieu chez tous.
« Et il a donné les uns comme apôtres, les autres comme prophètes, les autres comme évangélistes, les autres comme pasteurs et docteurs, pour le perfectionnement des saints en vue de l'œuvre du ministère et de l'édification du corps de Christ, jusqu'à ce que nous soyons tous parvenus à l'unité de la foi et de la connaissance du Fils de Dieu, à l'état d'homme fait, à la mesure de la stature parfaite de Christ »
Apôtres, prophètes, évangélistes, pasteurs, docteurs, autant de sujets visés par la foi en tant que don de Dieu. Et pourtant, chacun d’eux, « pour le perfectionnement des saints en vue de l’œuvre du ministère et de l’édification du corps de Christ », à un rôle à jouer et des responsabilités clairement définies. Avant d’aller plus loin dans mon argumentation, je voudrai tirer du monde académique, le fait que l’obtention d’un diplôme suppose avant et après les étapes classiques suivantes :
- Le professeur a correctement dispensé les enseignements à son élève
- L’élève a correctement compris les enseignements qui lui ont été dispensés
- L’élève, le jour de l’examen, a exploité toutes les connaissances acquises et a correctement répondu aux questions
- Le diplôme qui lui a été délivré traduit que le jury a estimé qu’il est méritant et qu’il sera en capacité d’agir légitiment dans le domaine de compétence de son diplôme !
Vu sous ce prisme académique, le problème de l’EPC repose essentiellement sur la désorganisation de son organisation. Une désorganisation qui provient de la méconnaissance et de l’ignorance par les acteurs actuels, de leur statut, et de l’ensemble des règles et obligations qui leur incombent, codifiées dans la belle et riche Constitution de l’EPC, organisée elle-même dans son contenu par les textes des Saintes Écritures. La confusion des rôles et des statuts est devenue une gangrène qui inexorablement, fait pourrir l’identité de l’EPC. Au bourdonnement des diagnostics, correspond une multi polarisation d’actions.
Loin du débat stérile, et plus loin encore d’une distribution de félicitations ou de blâmes, en droite ligne des dits qui précèdent, mon diagnostic est posé : un déficit de connaissance, de maîtrise et de vécu (pratique) du Code de conduite de l’EPC tels qu’organisés par la Bible et par la Constitution de l’EPC. Voilà le mal qui fait vaciller notre Eglise.
Rév. Pasteur Jacques René TJOMP
Membre du Département Missions et Partenariats de l'EPC
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2. Réseaux sociaux, internet, applications mobiles smartphones, téléphonie: comment les nouvelles technologies brisent les fondements doctrinaux et organisationnels de l'EPC